L'histoire de Mithra a gardé jusqu'aujourd'hui une bonne partie de son mystère. Bien que ce dieu iranien n'appartienne pas au panthéon des Grecs et des Romains, il était connu de leurs ancêtres communs Indo-Européens et a fait un retour tardif dans le monde hellénisé, puis sous l'empire romain, puisque son culte s'est perpétué et même renforcé au cours des siècles au point de devenir un péril pour l'existence même du christianisme. C'est sans doute pour mettre fin à ce danger qu'en 390 de notre ère l'Empereur Théodose promulgua son fameux édit supprimant, entre autres, tous les cultes non chrétiens sur tout le territoire de l'Empire. Connu du monde védique sous l'orthographe un peu différente de Mitra, il en a gardé, dans l'Avesta iranien, la valeur et les
attributions. Mais près de deux millénaires séparent le dieu des Védas et les représentations connues du Mithra tauroctone (1) ce qui rend difficile l'interprétation de l'iconographie mithriaque. Le passage du dieu iranien dans le monde grec et les multiples mutations qu'il a dû subir, aussi bien dans le rituel que dans l'imaginaire de ses adorateurs, avant d'être au coeur d'un culte à mystères, nous échappent encore partiellement. Il est cependant certain que Mithra a pris une place importante dans le panthéon syncrétique du proche orient hellénisé et son culte a pris tant d'ampleur qu'il s'est imposé pendant plus de deux siècles à différents niveaux de la société romaine après avoir été auparavant une idole des légionnaires romains.