Un album consacré à ce que fut Sète à la Belle Epoque — on disait alors Cette ne saurait laisser les Sétois indifférents. Qu'ils soient de vieille souche ou d'importation plus récente, les Sétois aiment passionnément leur ville et rien de ce qui la touche ne saurait leur être étranger. Pour tous, la Belle Epoque, c'était un certain art de vivre, l'insouciance et la douceur de l'existence dans un cadre familier et sécurisant. C'est aussi le souvenir nostalgique d'un passé embelli. Les vieux Sétois se rappellent les quais pleins de futailles que charriaient les „charrettes longues". Les voiliers hantaient encore le port: "bateaux-boeufs" apportant la marée, ou „balancelles" espagnoles aux cales pleines d'oranges. A même la rue, les tonneliers allumaient de grands feux pour ployer les douelles. Pour se reposer de ses fatigues, le menu peuple montait le dimanche à la „baraquette", tandis que les bourgeois faisaient en calèche le "tour de montagne". Le soir venu, les uns et les autres se retrouvaient au Kursaal pour écouter avec recueillement les grands airs d'opéra. En dépit cies transformations apparentes, elle reste "l'Ile Singulière", vivante, harmonieuse, colorée, un terroir où il fait bon vivre. Gilbert Martelli Maire de Sète, septembre 1994.