Le droit de banalité attaché aux « MOULINS BLADIERS ET BANNIERS de L’abbaye Saint Sauveur d’Aniane » a conféré à ces usines le monopole exclusif de la mouture de grains, pendant des siècles.
Ce droit s’exerçait sur les sujets du Seigneur-Abbé, c’est-à-dire sur les habitants des communautés d’Aniane, Puéchabon, Agelliers et La Boissière, obligés de venir y moudre leur récolté, sous peine de fortes sanctions.
Accepté à l’origine, la banalité devint aux XVIIe et XVIIIe siècles, une lourde servitude, mal supportée ; d’où la source de procès interminables.
La nuit du 4 août 1789, supprimant leurs droits féodaux, rend aux sujets leur qualité de citoyens, libres en particulier, de choisir leurs moulins.
Leur hégémonie séculaire brutalement rompue, les « MOULINS D’HERAULT » perdent une grande partie de leur valeur.
Au XIXe siècle, l’extension du vignoble au détriment des terres labourables, précipité leur déclin.
N’ayant plus de grain à porter, les habitants oublient le chemin des moulins…
Pierre DAVID