Dans un récit présenté comme une relation de souvenirs d'enfance ce roman est marqué par une originalité qui le teinte d'une fantaisie un peu malicieuse. Les aventures du jeune Philippe de Cazilhac, surnommé Gaffarot, rappellent celles des romans picaresques. Mais Gaffarot est d'une autre origine. S'il lui faut subvenir aux besoins de ses quatre soeurs orphelines par des larcins de victuailles et de friandises, il a gardé la fierté de sa naissance. Il a du caractère et l'on comprend que le jeune Ferdinand soit plein d'admiration pour ses faits et gestes encore que parfois il les réprouve. Comme dans les autres romans nous retrouvons ici le côté sentimental et idyllique. Gaffarot a l'âge où l'on découvre l'amour. Ses baisers à Pascalette, la jeune couturière qui travaille pour la tante de Ferdinand ; l'attirance qu'il ressent pour une dame de la ville qui lui donne des pâtisseries pour ses soeurs ; et surtout cette assurance qu'il montre partout font de lui, aux yeux du narrateur, une sorte de modèle. Le cadre est ici une petite ville et non plus un village montagnard, comme dans les autres romans régionalistes inspirés par le pays natal. Mon ami Gaffarot est un hommage rendu par Ferdinand Fabre à la ville qui l'a vu naître.