Le Nîmois est à demi-romain, a-t-on dit ; le romain aimait beaucoup l’histoire. Après avoir lu Tite-Live et Tacite, il ne dédaignait pas Polybe ; après avoir lu Cicéron il se délectait encore à la lecture de Salluste, un partisan avoué de Catilina. Le Nîmois aime son histoire locale et se plaît à en redire soit dans la conversation, soit dans les conférences les faits, encore incohérents dans les esprits, qui se sont passés depuis 1830 jusqu’à nos jours.
Il me reste plus avant de commencer cette histoire qu’à dire quelques mots de la division que j’ai adoptée.
Cette division m’a paru des plus rationnelles et des plus commodes pour les recherches. Chaque année formera un chapitre séparé, en tête duquel sera un sommaire formant un rapide aperçu des faits dont je fais le récit. La disposition typographique adoptée permet de savoir à quelle année se trouve le lecteur en quelque endroit qu’il ouvre le volume.
A part deux ou trois années qui nécessiteront un chapitre supplémentaire, on peut voir que nous aurons ainsi cinquante-cinq chapitres pour l’histoire entière. Chaque volume contiendra de la sorte une histoire de dix ans.
C’est une œuvre de longue haleine que j’entreprends, avec la certitude qui je trouverai dans mes concitoyens le concours qui m’est nécessaire pour arriver à bon port.
Adolphe PIEYRRE