Marville et son vieux cimetière offrent toujours, pour le touriste qui les visite incidemment l'occasion d'une véritable surprise. Quel est donc ce bourg dont les vieilles pierres, les jolies façades Renaissance, la magnifique église ogivale, le curieux cimetière et son église romane laissent supposer un long et riche passé d'histoire ? Lorsque j'ai visité Marville pour la première fois, je fus étonné et émerveillé de tous ces précieux vestiges du passé et j'ai amèrement déploré de n'avoir pas à mes côtés un guide sûr, qui me raconterait ce que fut Marville. Véritables musées de sculpture, ce cimetière de Saint-Hilaire et cette église paroissiale de Marville ne pouvaient rester plus longtemps des pierres muettes. Qui donc pourrait attirer mon attention sur leur richesse d'expression, leur beauté patinée et m'apprendre à mieux les connaître et les aimer ?
Je ne pouvais supposer alors que mon vieux camarade de collège, M. l'Abbé Laurent, récemment nommé Curé de Marville, serait un jour l'instigateur de cette plaquette qui comble mes vœux et que Monseigneur Aimond, mon maitre vénéré, en serait l'auteur.
Personne, mieux que Monseigneur Aimond, l'infatigable et le magistral historien du Barrois et de sa capitale — dont Marville fut une citadelle avancée — personne, dis-je, ne pouvait mieux que lui présenter Marville et retracer son histoire mouvementée. Ce fut un jeu pour Monseigneur Aimond de mettre à profit les notes qu'il avait accumulées au cours de ses innombrables recherches sur la Lorraine, le Verdunois, le Barrois, et d'écrire en quelques semaines cette histoire de Marville. Celle-ci, de l'avis de l'auteur, est malheureusement trop brève ; mais je ne puis cacher mon émerveillement de la célérité et de la facilité avec lesquelles cette histoire condensée a vu le jour pour ma plus grande joie.
J. Collot Maire de Bar-le-Duc (Mai 1955)