Est-il besoin de présenter au public ces contes que Kaddour lui-même, et Alfred Letellier, ont dits avec tant de verve et d'humour dans la plupart de nos joyeuses réunions algériennes ? Faire l'éloge de cette littérature mixte n'est pas chose aisée ; on ne sait où elle commence, où elle finit ; c'est une personne hybride dont le sexe est incertain et qui a son droit d'entrée chez nous autres, Algériens, parce qu'ellle nous fait rire et nous amuse, parce qu'elle étudie ,un côté curieux de nos idiomes, parce qu'elle reflète un coin de nos mœurs. Tous ceux qui ont fréquenté les Arabes - surtout ceux qui sont passés au régiment - ont pu remarquer la façon bizarre, mais invariable, dont ils accommodent la langue française.C'est un idiome spécial, passé dans l'usage, et qui lient à la fois de l'arabe, des patois méridionaux, du français, de l'hébreu, et même de l'argot.