Si au XIXe siècle, l’étranger pour un Cévenol était breton, auvergnat, basque, catholique ou juif, la IIIe république s’est employée à leur imposer une langue et une histoire commune afin qu’ils deviennent tous citoyens d’une même Nation, la France, qui pourfend les entités régionales. C’est dans ce contexte qu’éclate aux yeux de la société française la présence de l’étranger sur le sol « national ».
Le cas du Gard, étudié par Bruno Brun, est intéressant à considérer en raison de sa position géographique, vu qu’il a été non seulement à l’abri des destructions de la première Guerre Mondiale, mais il a surtout profité assez largement des commandes de guerre, devenant de facto pourvoyeur de main-d’œuvre étrangère. Entre rejet et intégration, l’étranger devient un hôte mis en résidence surveillée.
A travers des anecdotes, ce livre mène avec brio le parcours de ces étrangers dans le Gard pendant la période de la première Guerre Mondiale.