De tous les dépôts d'actes publics du royaume de France, celui de la capitale jouit sans contredit, de la prééminence, soit par le bon ordre qui règne, soit par la multitude et l'importance des pièces qu"il renferme, soit enfin par la surveillance immédiate du gouvernement, et une scrupuleuse attention à en écarter les mains infidèles. Cependant tant de richesses ont été négligées; on s'est borné à consulter les anciennes annales et chroniques de notre monarchie, toutes connues par la collection de dom Bouquet, et que termine aujourd'hui m. Brial, l'un de ses successeurs. Et les titres originaux, ces véritables bases de l'histoire, selon l'expression ou plutôt le sanglot de l'abbé de Mahly, il y a plus d'un demi-siècle, sont demeurés inaperçus. Aussi ne voyons-nous plus depuis longtemps, à l'égard de notre histoire, que des livres faits sur des livres. De savants solitaires ont, il est vrai joint à l'histoire de quelques provinces des pièces justificatives; mais ces pièces sortaient la plupart de chapitres réguliers ou séculiers, et leurs archives ne nous offrent pas la même garantie que la probité de celles du royaume. Le présent travail n'a pour objet que l'intérêt des familles particulières; celles qui les dominent toutes, et par leur élévation et par leur notoriété, ne peuvent appartenir qu'à l'histoire générale dont elles font le principal ornement. Laissant donc aux historiens à venir l'emploi des titres que leurs devanciers n'ont pas cherché à connoître, on s'est renfermé plus spécialement dans le cercle des aveux, hommages et dénombrements déposés autrefois à la chambre des comptes, et depuis au Palais-Soubise. Quant à l'authenticité de ces actes, elle ne saurait être mise en doute; car indépendamment de celle qui leur est assurée par leurs caractères intrinsèques et extrinsèques, ainsi que par la nature de leur dépôt, il faut aussi tenir compte des formalités observées pour leur rédaction; savoir, la publication et l'affiche au portail de l'église