Le samedi 27 janvier 1816, raconte Las Cases, dans le Mémorial de Sainte-Hélène, l'Empereur parla de plusieurs officiers. Il « leur distribuait couramment le blâme et la louange; il les connaissait tous à fond... L'Empereur disait qu'en ouvrant la campagne de Dresde il avait perdu deux hommes bien précieux... c'étaient Bessières et Duroc. Il affectait, en ce moment, d'en parler avec un stoïcisme qu'on s'apercevait bien qu'il n'était pas naturel... Bessières, du département du Lot, fut jeté par la Révolution dans la carrière des armes. Il débuta par être simple soldat, dans le garde constitutionnelle de Louis XVI. Devenu plus tard officier de chasseurs, des actes d'une bravoure personnelle extraordinaire attirèrent l'attention du général en chef de l'armée d'Italie qui, lorsqu'il créa ses guides, choisit Bessières pour les commander. Voilà les commencements de Bessières et l'origine de sa fortune. A compter de cet instant, on le retrouve toujours, à la tête de la garde du Consul ou de la Garde impériale, dans des charges de ré¬serve décidant la victoire ou recueillant ses fruits. Son nom se rattache noblement à toutes nos belles batailles.