Rien n'est doux comme les enfances heureuses dans les familles pleines de tradi¬tions, où les béguins d'es jeunes mères, soigneusement conservés, entourent de leurs dentelles un peu jaunies le visage rose des derniers venus; où l'on habite trente ans de suite les mèmes maisons, en gardant tous ses amis, en célébrant toutes les fétus. Les fîtes t au fond de la mémoire un peu obscure, ces jours de joie et de repos restent bien dans la solennité apparente que leur donnent la famille assemblée, kx toilettes très parées et la table chargée de fleurs. Toute ma vie, je crois, j'aimerai le di¬manche, parce que je lui dois les grands bonheurs de mon enfance. Dans ce temps, je me figurais chaque jour de la semaine comme un casier très rempli, le père occupé, la mère travailleuse, nies devoirs à faire, tant de choses à apprendre! Il y avait là tout le fouillis de mes cahiers de classe, encore troubles pour ma petite intelligence, et la sévérité d'un uniforme.