Le parcours d'un doctorat-chercheur est souvent semé d'embûches et rarement aboutissant à des embauches. Lorsque le chercheur fait le pari de prendre résidence sur son terrain de recherches, les sacrifices humains et financiers sont inversement proportionnels à la richesse de savoir que cela peut lui apporter. En décidant de quitter sa vie, ses enfants installés en Floride depuis de nombreuses années, Patrick Sacleux, a décidé de façon intuituive d'adopter une posture de chercheur résident. Il a voulu trouver la problématique de l'utilisation du patois, pour définir une identité lozérienne propre à tout le département tout en s'immisçant à la vie locale des lozériens. Lui, né en région parisienne, et ayant vécu longuement aux Etats-Unis; il a voulu comprendre la vie rurale de plus près. Pour comprendre les gens, pour faire preuve d'une réelle empathie, pour se rendre à leurs côtés, pour partager leur vie, il fallait résider sur place. Cela lui a valu certains déboires, un certain sentiment d'isolement vis-à-vis de son université de rattachement, mais les enseignements et l'enrichissement qu'il a reçus resteront avec lui tout au long de sa vie personnelle et professionnelle, quel que soit l'endroit où il décidera de s'installer. Il a choisi la Lozère autant qu'elle l'a choisi et cette thèse est autant un travail d'analyse sociolinguistique qu'un regard sur le chercheur de terrain et son rôle dans la société actuelle. Il déconstruit certains stéréotypes par le prisme des propos de ses enquêtes et par des lectures ciblées. Les lecteurs impliqués dans le conflit des langues ou simplement dans la vie territoriale et sociétale lozérienne sauront apprécier ce travail à sa juste valeur. Les sacrifices de Patrick Sacleux ont été récompensés puisqu'il s'est vu attribué récemment le grade de Docteur en Science du Langage.