Vers le milieu de novembre de l'an 1702, la vieille cité de Montpellier vit affluer dans ses murs, pour la tenue des Etats de Languedoc, une foule d'étrangers de marque, avec des secrétaires, des commis et des procureurs. Ce jour là, qui était le quatorzième du mois, sur les dix heures du matin, ce fut un chassé-croisé de carrosses et de chaises, un va-et-vient de piétons bigarrés, où alternaient des ecclésiastiques et des bourgeois; les gentilshommes de la plaine et ceux de la montagne, reconnaissables à leurs longs cabans de cadis.