Les événements qui, vers le milieu de l'année 1875, ont pesé si inopinément sur le midi de la France, sont encore présents à tous les esprits. Toute la région sous-pyrénéenne qui embrasse le cours supérieur et moyen de la Garonne, ainsi que les vallées qui y débouchent, ont été le théâtre d'un de ces cataclysmes qui épouvantent les nations et dont nos annales n'offrent pas d'autres exemples depuis celui qu'a décrit notre plus ancien chroniqueur, Grégoire de Tours. En quelques heures, une cité de 20 000 habitants, Saint-Cyprien, qui n'est séparé de Toulouse que par la largeur du fleuve, ne présentait plus qu'une vaste nécropole. Il en était de même des petites villes situées sur les rives de la Garonne ou de ses affluents. Près de 7 000 maisons s'écroulaient sous la pression des flots, et plusieurs milliers de personnes, sans abri contre le froid et les pluies torrentielles, voyaient leurs champs ravagés, leurs maisons détruites.