Le 14 Août 1929, sous le ciel du Maroc en un lieu où le clairon fait office d'horloge, Robert GAGET venait au monde et abordait le premier tiers de sa vie, cette période où se forment le corps et l'esprit, se construit la personnalité et se décident les choix de vie.
Après avoir bénéficié d'une enfance protégée, il va vivre une adolescence bouleversée par la guerre, l'échec dans ses études, l'absence d'un père et la pauvreté qui le conduiront à frôler la spirale de la délinquance et aller chercher en Indochine l'aventure, la gloire et des raisons d'espérer. Dans les rangs du 2ème bataillon de parachutistes, il perçoit l'étincelle d'une vocation pour le métier des armes. De retour en France, il saisit l'opportunité d'une intégration à l'Ecole Spéciale Militaire Inter Armes et va réussir le challenge insolite de rattraper deux années d'études en six mois.
A l'issue de sa formation d'officier, il participe à sept années de contre guérilla en Algérie, type de guerre convenant à ses goûts pour l'indépendance, l'innovation et la gloire.
Sa rencontre avec Bigeard sera déterminante. Il lui confie le commando du Groupement Opérationnel de Saïda à la tête duquel il va remporter de nombreux succès qui n'échappent pas au Général commandant la Zone. En portant l'effectif de cette unité à deux cents poignards, il en fait le commando de la 13ème Division d'Infanterie.
A la tête de ces appelés, mélange détonnant de bretons, de normands, de pieds noirs et d'arabes, le tout nouveau capitaine va connaître l'ivresse du commandement au feu, le seul qui vaille mais exige un chef reconnu et expérimenté, des chefs de l'avant compétents, la compréhension et l'amour de ses hommes.
Le 19 mars 1962, Robert GAGET rejoignait la France nanti d'une expérience certaine propre à maintenir son choix d'exercer le métier des armes.