Les périodes de tranquillité qui succèdent à d'ardentes luttes ont toujours été les plus favorables au développement des arts. Les esprits excités ne veulent pas d'un repos stérile, et, ils se complaisent. dans la création. Nulle part la nécessité de construire n'était plus grande que dans ce pays de Foix, où rien n'était resté debout. De toutes parts on se mit à l'oeuvre. Les églises s'élevèrent de tous côtés, bien autrement nombreuses que les châteaux, et malgré les dévastations nouvelles des guerres albigeoises, de la reforme et de la Révolution, nous pouvons admirer encore combien ce mouvement fut universel et fécond. C'est presque dans chacun de nos villages et quelquefois môme sur des points abandonnés aujourd'hui que l'on trouve des traces de constructions des xi et mie siècles, L'empreinte romane est fortement marquée dans la contrée , tandis qu'après la terrible guerre du siècle suivant., le pays, accablé de nouveau, semble épuisé, et pendant le règne de l'art ogival , C'est à peine si quelques édifices, modestes d'ailleurs, s'élèvent péniblement, dans les villes épiscopales ou dans celles que le commerce a exceptionnellement enrichies.