Déodat Roché était sans doute un des mystiques les plus discrets et les plus humbles de son temps ... Engagé par la foi puissante et mystérieuse qui avait conduit les Cathares albigeois à tous les renoncements, il s'efforçait de découvrir le chemin du perfectionnement spirituel auquel ne prédispose guère notre époque. Sa loyauté lui interdisait de se vouloir autre chose qu'un chercheur patient, qu'un religieux original ayant établi sa propre règle. Magistrat intègre et courageux ... connaissant toutes les roueries des inquisiteurs, Déodat Roché s'était retiré à Arques, dans sa modeste maison où il priait à sa manière. C'était un homme austère, long et sec, aux yeux brillants dans un visage d'asoète ... et dont la personnalité rayonnait à travers le silence et l'isolement à l'abri desquels il poursuivait sa quête spirituelle ... Le fruit de ses méditations se retrouvait dans les "Cahiers d'études Cathares" qui font autorité en ce qui concerne "l'hérésie albigeoise ... C'est à Déodat Roché et à quelques uns de ses disciples que l'on doit le renouveau d'intérêt pour le Catharisme et les pèlerinages mystiques de Montségur où, le 16 Mars 1244, furent livrés au feu deux cent dix parfaits ... (Maurice Denusière, journal "Le Monde" du 14 janvier 1978).