La Révolution française, examinée au double point de vue de ses principes et des conséquences qu'ils ont produites depuis bientôt un siècle, se résume dans deux immenses vérités : le caractère universel de son oeuvre la constitution définitive de sa nationalité. En débordant sur l'Europe, uniquement pour se défendre d'abord, ensuite pour solliciter les sentiments comme les intérêts propres à s'associer aux siens, elle est entrée dans le progrès général de l'humanité. Sans cette mission, qu'aurait-elle été ? que serait-elle encore? que pourrait-elle devenir dans un avenir plus ou moins prochain ? Elle se réduirait à un mouvement exclusivement populaire, au symptôme du déplacement d'une autorité par le temps rendue abusive. Elle semblerait être un coup de canon tiré dans une vaste plaine, mais dont l'effet, ainsi que le bruit, s'amortit et s'éteint à distance.