Dans son charmant traité sur "l'Education des Filles", Fénelon faisait déjà la remarque que rien n'était plus négligé autrefois que l'instruction de la femme. Jusque dans les classes cultivées régnait ce préjugé (contre lequel l'Eglise s'éleva longtemps) que d'être instruite était parfaitement inutile à la jeune fille. Avec ou sans raison, nos pères croyaient que "former aux bonnes moeurs l'esprit de ses enfants, faire aller son ménage, avoir l'oeil sur ses gens, et régler la dépense avec économie, doit être son étude et sa philosophie". Or, une vieille expérience avait fait constater que les soins du ménage et la bonne formation des enfants (devoirs qui doivent devenir pour la femme un "art") s'apprennent dans la famille encore mieux qu'à l'école. Exagération évidente qu'on ne voyait point alors pas plus que nous n'apercevons celle où nous péchons maintenant et qui est à l'opposé de l'autre.