Liturgistes et hagiographes, peintres, sculpteurs, verriers, enlumineurs ont retracé et décrit à l'envi, par la plumes le ciseau, le burin ou le pinceau, la merveilleuse navigation de là tête et d'un bras du martyr appaméen. Vrai miracle ou simple légende, peu importe pour l'étude que nous nous proposons à ce moment. Du reste, comme l'a observé à bon escient M. Vallet, de Viriville, et là où vous trouvez une légende, quelque amplifiée qu'elle soit, vous y trouvez une histoire.Les légendes sont au christianisme ce qu'est la musique dans les cérémonies chrétiennes, la peinture ou la sculpture aux murailles des églises. Si elles ne sont pas la vérité historique ou dogmatique, ce sont des moyens qui, tout en s'altérant parfois entre les mains des hommes, servent néanmoins à leur faire goûter des enseignements aussi sérieux que positifs, et en charmant l'imagination, habituent à la pratique et à l'amour des devoirs religieux. Aussi bien a-t-on pu dire que la légende enregistre l'action de Dieu, et l'histoire l'action de Dieu et celle de l'homme. Et c'est ainsi qu'elles s'aident l'une l'autre sans se confondre et qu'elles se prêtent un mutuel appui. De fait, « la légende n'est pas l'ennemie de l'histoire elle en est la compagne et la sœur, et, quelquefois, l'indispensable complément ...