Pour nous, malgré notre enthousiasme bien naturel pour les grâces et les charmes de notre langue maternelle, malgré la mélodie de ces chants que vous venez d'entendre, nous ne répèterons pas après Malherbe: "j'aimerais mieux avoir fait cela que toutes les oeuvres de Ronsard"; mais nous vous dirons avec une pleine conviction: on trouve dans ces chants un assez fidèle écho de la séduisante simplicité de Théocrite et de l'aimable finesse du poète de Tibur. Gardons-nous donc de chercherà détruire la langue et la littérature vulgaires; et, malgré notre légitime préférence pour la langue sociale et politique dont la prééminence est incontestée, laissons une petite place, au coin du foyer et dans la bibliothèque des linguistes, pour une langue dont la connaissance et l'étude présentent d'inappréciables avantages que nous avons tâché de faire dans cette Introduction.