Quand il fut question du mariage de la veuve de Beauharnais et du général Napoléon Bonaparte, les parents et les amis de Joséphine, pour des causes diverses, ne se montrèrent pas tous très enthousiastes de ce projet. Eugène, son fils, en fut navré. Il l'écrit dans ses mémoires(!). Au témoignage de Mme Campan qui fut chargée d'en porter la nouvelle à son élève, Hortense « s'affligea longtemps de voir sa mère changer de nom. »
Raguideau, en sa qualité de notaire de la vicomtesse de Beauharnais, exprima à sa cliente, en termes très nets et très catégoriques, son
opinion sur cette affaire. Bourrienne et Meneval rapportent la scène avec de légères variantes. Le récit diffère sur des points de détail. Le
fond reste le même. Le notaire, au dire de Meneval ne cacha pas à Joséphine que « ses amis voyaient avec peine son union avec un militaire sans fortune, plus jeune qu'elle, qu'il lui faudrait soutenir son service, et qui pouvait être tué à l'armée et la laisser au dépourvu avec des enfants. Mme de Beauharnais lui demanda si c'était aussi son avis. Il n'hésita pas à répondre affirmativement, ajoutant qu'avec sa fortune, elle avait vingt-cinq mille francs de rente, elle pouvait faire un mariage plus avantageux.... Il finit par dire, emporté par ton zèle, que cet officier était, sans nul doute, un homme très recommandable, mais enfin il n'avait que la cape et l'épée,»