Le département du Gard compte une cinquantaine de communes à terminaison en argues, dont la formation moderne doit être recherchée dans les transformations successives du roman et du français. Deyron, Guiran, l’évêque Fléchier, et Ménard, l’historien de la ville de Nîmes, cédant à l’idée chère aux Languedociens de rattacher tout le passé historique de leurs pays à l’origine latine, ont affirmé avec trop de légèreté que le mort argues provient du mot latin ager (champ). On peut déjà opposer à ces auteurs l’opinion d’un des hommes les plus érudits de l’antiquité. En effet, Poldo d’Abenas raconte que Pline désignait Aimargues sous le nom de Marga, qui en langue celtique signifie terrain fertile. Comme au temps de Pline, le territoire de ce bourg comptant de nombreux marais était certainement moins productif que de nos jours, la version du naturaliste latin a été rejetée comme invraisemblable par tous les historiens.