Au début du XIXème siècle, quelques modestes fabricants implantés à Marseille (qui compte, alors, à peine 100000 âmes) se partagent de rares quintaux de sucs purs de réglisse importé exclusivement du 'Royaume des 2 Siciles" (Italie) grevés de droits de douane considérables. Grâce à des additions de fécule, ces fabriques réalisent alors des produits pas très stables, présentés sous forme de bâtonnets (dit "billes") contenant de 60% à 80% de réglisse pure presque exclusivement destinée aux droguistes et aux pharmaciens. Encore considérés comme "produits chimiques", les sucs de réglisse, ainsi que de multiples préparations végétales, sont également utilisés pour le mordensage et la teinture des cotonades. Durant près d'un siècle, ces petites fabriques marseillaises s'efforcent de survivre en multipliant les démarches et les suppliques auprès des gouvernements successifs pour adoucir les droits de douane qui frappent durement les importations de sucs purs...