Dès que j'ai eu votre Grammaire sous les yeux, je me suis rendu compte que, dans votre pieux désir de laisser au premier de vos petits-fils un souvenir du langage familier encore parlé autour de son berceau, vous aviez rempli, au moins en ce qui regarde la ville et les environs de Pézénas, le plan dont la vague esquisse s'était souvent présentée à ma pensée pour tout notre Roman-méridional. Appuyé sur les vieilles traditions des grammairiens, vous avez, sans hésiter, traité notre « patois » comme le grec ou le latin. Vous êtes allé à la recherche de toutes les « parties du discours », et vous ne vous êtes reposé qu'après avoir exhumé de dessous beaucoup de poussière et d'oubli toutes les formes de nos Articles, de nos Substantifs, de nos Adjectifs avec leurs Genres, leurs Nombres et leurs Cas. — Puis sont venues les trois grandes familles des Verbes avec leur conjugaison spéciale. Enfin, la Syntaxe a couronné votre travail. Une sorte de Dictionnaire abrégé, précédé par quelques exemples de thèmes et de versions, choisis avec discernement, termine votre ouvrage et permet de contrôler, par des observations quotidiennes, les résultats auxquels vous êtes parvenu. (Fr. Marie-Anatole de Cabrières, Evêque de Montpellier)