Au midi du massif montagneux d'où s'élancent les pittoresques dentelles de Montmirail, à l'entrée d'une jolie vallée, sur une colline qui s'allonge de l'est à l'ouest parallèlement à la montagne, s'élève le village de Baumes de Venise. C'est le plus petit chef-lieu de canton du département de Vaucluse et de l'arrondissement d'Orange. Ses maisons s'étagent sur le versant méridional de la colline. Le mur d'enceinte qui les contenait autrefois a été franchi depuis le commencement de notre siècle; le fossé qui protégeait le rempart a été comblé et planté d'ormeaux et de platanes; l'avenue d'Orange, les environs des chapelles de Sainte-Anne et de Saint-Roch se couvrent peu à peu d'habitations. Un grand mur à demi ruiné domine le village : c'est tout ce qui reste de l'ancien château des barons. Du côté du sud-est, la colline est subitement taillée à pic ; dans son escarpement s'ouvrent de vastes grottes naturelles, que la main de l'homme a agrandies et qui durent servir de retraite aux premiers habitants du pays, Ces grottes ou baumes ont donné leur nom au village. Pour le distinguer des autres villages portant le même nom, on l'appelle Baumes de Venise. La Reine de l'Adriatique n'est pour rien dans cette appellation : Baumes de Venise, ou mieux Baumes-de-Venisse, comme on disait autrefois signifie simplement Baumes du Venaissin; Baumes faisait, en effet, partie de l'ancienne province pontificale.