Les Chroniques Salonaises sont une oeuvre éminemment patriotique.
Il faut en effet aimer passionnément son pays natal pour oser le premier en écrire l'histoire ; et ici l'entreprise était d'autant plus laborieuse et ardue, qu'il s'agissait d'opérer par voie de découverte et de défrichement, sur un sol encore inexploré ; car, on peut le dire, jusqu'à présent les historiens et les chorographes provençaux ne nous ont laissé, sur la petite ville de Salon, qui a pourtant joué un rôle assez considérable dans les derniers siècles du moyen âge et principalement dans les guerres intermittentes de la Ligue, que des notions très superficielles, que des aperçus vagues, imparfaits, souvent inexacts, et peu de connaissances positives. Notre tâche consistait par conséquent à traiter une matière tout à fait neuve. Aussi nous en a-t-il coûté bien du temps et bien de la peine : Il a fallu .se livrer à une étude longue et difficile des anciennes écritures, consulter différentes archives et bibliothèques , nos archives communales surtout, compiler des manuscrits sans nombre pour colliger les faits remarquables se rapportant à notre sujet; il a fallu enfin préparer les diverses pièces de choix et les ranger à leur place chronologique, en les reliant entre elles de manière à composer un travail d'ensemble.