Cette fois-ci sera-t-elle la bonne et la convention signée entre la France et l'Espagne sera-t-elle enfin exécutée? Dieu le veuille, afin que nous puissions bientôt pouvoir passer de Saint-Girons en Espagne en chemin de fer et non par les sentiers des ports d'Orle, de Salau ou d'Aula. D'autant plus que si les hommes peuvent passer par ces chemins, les marchandises autres que quelques paquets de tabac ou des boîtes d'allumettes ne peuvent franchir la frontière. Tandis que si l'on faisait un tunnel aux sources du Salat, un commerce productif ne manquerait pas de s'établir avec l'Espagne pour le plus grand bien de tout le Saint-Gironnais.
C'est .ce qu'on a pensé de tout temps depuis qu'il a été question de chemin-de-fer à Saint-Girons. J'ai entendu raconter par les vieux qu'il y a bien longtemps, cinquante ans environ, lorsque M. Billault
qui était ministre sous Napoléon III vint à Saint-
Girons, on parlait déjà de percer les Pyrénées. Comme le chemin de fer n'était pas encore construit jusqu'à Saint-Girons, il arriva de Foix en voiture. Les autorités le reçurent à l'entrée de la ville, où l'on avait construit comme arc de triomphe un véritable tunnel avec l'inscription « Ceci est la route d'Espagne ».