Les rigueurs exercées, depuis plus de deux ans, contre les imprimeurs et les libraires, les condamnations que subissent maintenant plusieurs d'entre eux, révèlent trop évidemment les intentions hostiles des gouvernants, et préparent au pays un trop déplorable avenir, pour que l'on n'éveille pas l'attention des citoyens, pour qu'on ne les mette pas en garde contre les dangers qui les menacent, et pour qu'on n'indique pas les moyens de les prévenir. La presse est la sauve-garde des droits individuels et des droits généraux; si les citoyens abandonnent, sacrifient cette sauve garde, il n'y a plus d'obstacle au despotisme. C'est ce dont les citoyens, et surtout ceux que la loi appelle à la composition du jury, doivent être bien convaincus.