Le 18ème siècle, surtout dans sa première période, fut peut-être l’époque la plus brillant du mouvement intellectuel et historique en province. Les gigantesques travaux de certaines lumières avaient ouvert la voie et facilité les recherches. Pendant que quelques érudits provinciaux suivaient les anciennes traces et se contentaient du rôle d’annalistes, d’autres, en relation avec Paris, commençant à se dépouiller du style rude et incorrect qui caractérisait les ouvrages de leurs devanciers, s’élevaient jusqu’à la critique et s’efforçaient de dégager de la narration des faits, un ensemble d’idées générales. Le temps des crédulités ou des complaisances était passé ; on interrogeait désormais les chartes avec cette consciencieuse sévérité.