"Les bergers le fabriquent de la plus pure crème de lait de leurs chèvres, dans des corbeilles de jonc. Il est de la couleur de la neige et parfumé de tous les arômes du maquis... Sa saveur est virgilienne. Daphnis assurément n'en offrait point d'autre à Chloé, dit un autre amateur, qui nous rappelle que Madame Mère regrettait, à Malmaison, le broccio de son île, malgré celui qui était préparé sur place avec le lait de chèvres venues de Corse". Ces lignes extraites du livre d'Emile Bergerat, la chasse au mouflon ou petit voyage philosophique en Corse, datent de 1891, mais ne nécessitent aucun ajout: dans un lyrisme engageant, elles disent toute la succulence du brocciu, produit emblématique de l'île de Beauté qu'on déguste frais, en omelette et dans nombre de préparations culinaires ou pâtissières.