L'auteur de ces quelques lignes, en évoquant les violences déplorables de ces temps troublés, violences que tous les bons esprits sont unanimes à blâmer, n'a nullement l'intention de faire revivre des sentiments d'hostilité ou de haine qui, heureusement, ne sont plus de notre temps et n'ont plus de raison d'être dans un siècle de liberté complète et d'égalité devant la loi. Il pense simplement que le souvenir de certains faits de cette époque vaut la peine d'être conservé et il serait heureux si la comparaison entre les moeurs de ces jours sinistres et nos moeurs actuelles, entre la foi de nos pères et notre foi, moins vive peut-être, mais plus éclairée, nous inspirait à tous, malgré la différence de nos cultes, plus de vraie fraternité, et nous portait à considérer enfin la religion comme un lien de paix, tandis que trop souvent, hélàs ! même de nos jours, elle est un motif de discorde et de haine, et devient alors, un fâcheux exemple, une excuse ou tout au moins un prétexte à l'incrédulité: on juge l'arbre d'après le fruit.