L'époque précise de la fondation de Condom est encore l'objet des conjectures de l'histoire. Mais, soit que son origine remonte à la distribution faite par Eudes des terres de ce nom à quelques seigneurs du pays, soit qu'elle appartienne à une période plus récente, la plus vieille chronique de l'abbaye de Condom rapporte qu'un duc d'Aquitaine du nom d'Algasius fit hommage à Dieu du territoire où la ville devait s'élever plus tard. Une chapelle sous le vocable du Sauveur, bâtie en cet endroit par le généreux bienfaiteur, par Agnès, sa femme, et par sa mère Issamberge, ne tarda pas à grouper autour d'elle plusieurs saints personnages épris des douceurs de la solitude. Le monastère naissant devint l'asile préféré de plusieurs fervents chrétiens. Cependant la modeste maison de retraite ayant grandi grâce à la munificence des seigneurs et aux libéralités des fidèles, ses richesses tentèrent l'avidité des barbares Normands répandus sur les deux rives de la Garonne. C'était en 853. Rien n'échappa à leur fureur. Les moines furent égorgés, leurs cellules détruites. Bientôt les ronces et les épines couvrirent les ruines de l'église du Sauveur, naguère encore visitée par une foule de pieux adorateurs.
Condom n'était plus qu'un désert.