L'idée de faire paraître une grammaire Vellave naquit dans les réunions intimes que M. Bouclon-Lashermes avait organisées sous le nom d'Ecole Saint-Mayol, peu d'années avant la terrible guerre qui a mis à feu et à sang le monde entier et dont le but était d'anéantir la France. Jusqu'à cette époque, chacun écrivait le Vellave à sa guise; le phonétisme était toute la loi. C'est ainsi que sans s'en douter, ces écrivains défiguraient la langue et la rendaient ridicule. Je soumis l'idée à mon compatriote et ami, M. l'abbé Badiou, alors professeur de philosophie, et depuis chanoine titulaire du chapitre de N. D. du Puy. Il fut d'avis que le moment était propice pour la mettre à exécution. Il trouvait stupide la guerre entreprise pour faire disparaître le Vellave. Mieux vaudrait, ajoutait-il, en tirer parti en l'utilisant pour l'étude du français. Pourquoi par exemple, ne pas établir, à propos de l'étymologie d'un mot, une comparaison entre le mot français et le mot vellave.