Aniane, fondée autour du monastère bénédictin créé par Saint Benoit d'Aniane au huitième siècle, a une longue histoire dont les épisodes et les caractères ont déjà fait l'objet de nombreuses études. Celles-ci ont naturellement placé au premier plan l'abbaye et, au second, l'histoire et les activités de la communauté laïque. Le vaste territoire d'Aniane (plus de trois mille hectares) comprenait, sous l'ancien Régime, une population d'environ mille cinq cents habitants qui, peu à peu, au cours du dix-neuvième siècle, doublera avant de revenir, au vingtième siècle, à un total de mille cinq cents à deux mille habitants. Il est donc probable qu'au siècle dernier les lieux de peuplement, en dehors de l'agglomération, étaient constitués par des mas importants qui auront tendance à constituer... de petites « républiques » où chacun se distinguait des habitants des autres mas. Faut-il voir, alors, une « civilisation des mas » ? C'est avec Antonin Lavergne et son « Tantoune », publié en 1906, que nous allons pouvoir mieux comprendre cette « civilisation » et cette répartition de la population que l'on trouvait ici mais dans bien d'autres villages.