On connaît bien l'Histoire de la croisade contre les albigeois ordonnée par le pape Innocent III en 1209 et celle de l'Inquisition qui fit les ravages que l'on sait. Mais la répression contre les hérétiques cathares avait déjà commencé avant, avec une sorte de minicroisade. Ce fut la mission de l'abbé de Clairvaux, Henri de Marcy, menée en 1178 puis en 1181. L'auteur retrace cette page de l'Histoire assez méconnue dans un récit vivant et proche où se mêlent, selon son habitude, vérité historique et fiction, la partie la plus originale étant un journal d'Henri de Marcy venant ponctuer chaque chapitre avec des détails, où perce l'ironie. Aux évènements réels ou imaginaires vient se greffer une intrigue policière qui parcourt tout le roman. Où est donc passé l'assassin du père abbé des bénédictins de Toulouse qu'Henri de Marcy n'aura de cesse de retrouver ? Et quels ont été les mobiles de son crime ? André Oyhénart sait, avec art et maîtrise, donner à ses récits historiques une allure de roman d'aventure. Il nous amène aussi à réfléchir sur la différence, et à l'intolérance qui consiste à ne pas l'accepter. Comment des hommes se réclamant de Dieu et du Christ ont-ils pu, en leur nom, persécuter et faire mourir d'autres chrétiens, simplement parce qu'ils pensaient et vivaient différemment ? Ce combat terrible entre l'autorité institutionnelle, sûre de son droit, et la simple liberté de conscience est encore, hélas, d'une brûlante actualité !
Ce roman historique a pour cadre le Languedoc du XIIème siècle : Toulouse et son comté, le pays albigeois et les villes de Castres, de Lavaur, de Narbonne où on retrouve la vicomtesse Ermengarde, les abbayes de Cîteaux, de Clairvaux en Bourgogne, Lyon, et même la cour du pape à Rome. On suit pas à pas avec un intérêt sans cesse renouvelé les multiples déplacements de l'abbé de Clairvaux qui deviendra légat du pape en France.