Sans vouloir stigmatiser l'action française, nous devons reconnaître que la colonisation a abouti à un développement du racisme et que celui-ci a principalement nourri la rancoeur des colonisés. Les humiliations subies par les Algériens sous l'administration française ont certainement contribué à la colère des offensés, et cela pour des générations. Pour que nos relations soient pleinement apaisés, il faut que la mémoire soit partagée et que l'Histoire soit écrite à deux, par des historiens français et algériens. Il faut que les tabous tombent, des deux côtés, que les préjugés fassent place aux faits avérés. Je crois qu'il nous échoit, à nous jeunes du contingent, avec nos vingt ans en 1960, sans aucun parti pris dans ce conflit, d'écrire cette page, celle des évènements tels que nous les avons vécus, de les transmettre aux Français de la métropole avant que les victimes ne viennent imposer leur propre version à la face du monde.