On entend par États provinciaux la réunion des trois ordres d'une province en assemblée régulièrement constituée, périodiquement convoquée, et possédant certaines attributions po¬litiques et administratives dont la principale est le vote de l'impôt. Cette institution correspond à un état social et politique déterminé et n'apparatt dans les diverses provinces qu'il une époque précise de leur histoire et de leur développement. Pour que des assemblées d'États aient pu étre constituées et avoir une part dans le gouvernement et l'administration d'une province ou d'une seigneurie, il a fallu que, par suite du progrès des moeurs et des institutions, les diverses classes de la société aient acquis assez d'importance pour que leur concours ait paru utile, nécessaire même, au souverain dans des circonstances difficiles; il a fallu en outre qu'en échange de l'appui prété au souverain, les sujets aient obtenu certains droits et une part plus ou moins grande dans l'administration. Or il est arrivé, à un moment donné de l'époque féodale, que les revenus que le seigneur tirait des droits féodaux et des divers cens et redevances perçus dans l'étendue de son fief n'ont plus été suffisants pour faire face aux dépenses nécessitées par le progrès des mœurs et do la civilisation. C'est ce qui s'est passé dans le royaume de France; l'évolution qui s'est accomplie dans le domaine royal a dé se produire dans les grands fiefs et dans les provinces où le seigneur avait conservé quelque indépendance. Pour protéger ses domaines contre l'ambition du suzerain ou de ses voisins, le seigneur a dû lutter sans cesse; pour soutenir ces luttes continuelles, il a dû recourir à ses vassaux, leur demander des aides extraordinaires, qui ne pouvaient étre levées sans leur consentement et qui n'ont été accordéei qu'en échange de certains droits.