D'autres ,— des esprits prévenus, des cerveaux irréfléchis, — ne manquent jamais de laisser échapper un sourire ironique, ou une exclamation dédaigneuse, quand on parle devant eux de l'Auvergne et des Auvergnats.
Ces deux mots, disent-ils, ont le don d'éveiller en eux des idées exclusivement burlesques, et de faire miroiter, devant leurs regards, un kaléidoscope bizarre, où se heurtent pêle-mêle les plaques de cuivre des commissionnaires, les sacs de charbon, les tonneaux de porteur d'eau, les jurons terminés en chtra, et les boursicauts lustrés par la main de l'avarice, à l'effet d'acquérir quelque petit ci morcheau de terre au pays.» Bonne et forte Auvergne , vieux noyau du pays celtique, voilà pourtant comment te traitent les Parisiens, ces enfants terribles de la civilisation I Les ingrats! ils oublient tes paysages sublimes, ton soleil italien, ta pâte d'abricots,, et les sources minérales, filtrant à travers tes roches volcaniques, où ils vont, tous les ans, boire la fraîcheur et la santé. Ils osent te reprocher ton âpreté au travail, ton esprit d'économie, et ta loyauté incorruptible, eux, les paresseux, les prodigues, les girouettes par excellence ! Ils ont le front de soutenir que tu ne parles pas français, toi qui as produit l'auteur des Provinciales!