En entreprenant la tâche ardue, parfois malaisée, de rassembler et d'exposer les principes élémentaires de notre dialecte, c'est comme un hommage et un dernier salut que je rends à ce parler qui va mourir et que peut-être nos descendants n'entendront plus. Si j'aime notre langue, irrévérencieusement qualifiée de "patois" et trop injustement dédaignée de ceux qui l'ignorent, c'est qu'elle me rappelle les premiers souvenirs de mon enfance et semble me rattacher par un lien plus intime au sol de la petite patrie; mais je l'aime aussi, dans sa rudesse naïve, pour sa concision, sa verdeur, sa malice narquoise et sa pittoresque originalité.