L'histoire est un labeur de conscience et de bonne foi. Celui qui veut l'écrire doit donc se dépouiller d'avance de toute espèce de prévention et d'esprit de parti. Recueillir soigneusement les faits, les reproduire, sans en amoindrir, sans en exagérer l'importance, s'abstenir, ou du moins se montrer extrêmement avare d'observations et de commentaires , afin de ne point imposer au lecteur des idées qu'il aime à se former lui - même , d'après le narré simple et précis des événements tel est le devoir de l'historien tels sont aussi les principes sous l'empire desquels j'ai essayé de retracer l'Histoire des Guerres civiles du Vivarais.
Je dois ajouter que pour donner à mon livre le plus d'intérêt possible, j'ai eu soin de lier les faits qui lui sont particuliers aux faits majeurs dont ils découlent ; ainsi on y trouvera des détails qui appartiendraient plutôt à une histoire générale du royaume qu'à une histoire spéciale du Vivarais mais dans lesquels il était indispensable d'entrer pour expliquer des événements dont le lecteur n'aurait pas toujours pu pénétrer et apprécier les causes.