Nous avons porté notre attention depuis plus d'un demi-siècle sur les gnoses, les anciennes sciences spirituelles anciennes, et particulièrement sur celles du manichéisme et du catharisme. Nous avons dirigé nos investigations vers tous les documents qu'ont pu nous offrir l'histoire des religions et celle des philosophies. Nous avons aussi recherché dans les principales sociétés occultes de notre temps les vestiges de traditions depuis longtemps oubliées.
Il a fallu pour que nous puissions rétablir les doctrines qui nous intéressaient avoir en mains des documents manichéens et cathares et, les étudier avec les méthodes précises, objectives, de l'érudition moderne, mais ceci fait nous avons considéré que tout n'est pas dit quand on a classé des livres dans une bibliothèque comme des objets sans vie, comme des cadavres dans un cimetière. Il fallait éclairer le sens de ces doctrines par une intuition philosophique qui réponde à leur esprit de synthèse, et les pénétrer, alors qu'elles sont fondées sur la connaissance directe du monde spirituel, par des comparaisons avec les données analogues d'une science spirituelle moderne et vivante.
Nous estimons donc toujours qu'il faut procéder comme nous l'avons proposé en 1937 : Remonter le plus vite possible, en partant des indications des inquisiteurs et des polémistes, aux documents qui étaient aux mains des cathares et aux doctrines qui leur avaient été transmises, les pénétrer par une connaissance de la philosophie et aussi de la théosophie occidentale qui manquait trop à des historiens très érudits, mais surtout théologiens, réunir ces éléments dans un esprit de synthèse qui nous permette de ressaisir ce qu'il y avait de vivant et d'efficace en eux. Selon le conseil que donnait Maurice Croisset, pour l'étude de la Grèce antique, le jour de l'inauguration du Centre Inter¬national de Synthèse, nous écartons l'histoire conventionnelle, nous allons tout droit aux œuvres des gnostiques, des manichéens et des cathares; enfin pour nous « transporter en esprit dans leur temps et nous refaire une âme semblable à la leur », nous avons souvent médité sur les collines saintes de Montségur et de Montréalp-de-Sos en Ariège, ainsi que dans les grottes d'Ussat.
DÉODAT ROCHÉ
1952
L'éditeur remercie pour leur
aimable autorisation de publication
les descendants de Déodat ROCHÉ :
Anne-Françoise ROCHÉ, Marc ROCHÉ, Jean-Louis ROCHÉ
et José DUPRÉ émule et mainteneur de la pensée du maitre.