Un soupçon de Charles FOROT, odeurs de la forêt et fumets de table. Un peu - un petit peu ! - de Francis AMUNATÊGUI qui aurait sans doute apprécié les « peaupillettes » à la DURAND, sa vielle poule en braise et ses « truffes en savonnette »... De Jacques de COQUET également à cause de sa morue du Vendredi Saint et de sa « sonate pour légume seul ».Enfin un « chouia » (comme aurait dit QUENEAU) de GIONO, celui du civet... « le sang cru, ça t'a un goût ! » ; de Joseph DELTEIL avec son fameux rouget aux olives noires. Une dernière grosse cuillerée de Jean-Marie PELT réfugié au fond de son jardin. Comme quoi, notre cuisine régionale, vieille comme le monde méditerranéen, plongeant ses racines dans la Grèce et la Rome antiques, considérée comme ce qu'il y a de plus ancien, de plus ancré dans notre identité culturelle, nous ouvre des horizons élargis et lumineux et se pare d'une éternelle jeunesse. Ce qu'avait compris, bien avant nous, Charles DURAND avec son impressionnant savoir-faire, son attendrissante candeur et sa ferveur prémonitoire d'« écolo »... avant la lettre.
Simone LHEUREUX