"Plus je m'éloigne du centre de l'avenue, plus les vapeurs s'acidifient. Tandis que les déchets et les restes pourrissent sur les côtés, les parfums et les odeurs humaines flottent au centre. Malgré cela, ou peut-être avec cela, cette ville me paraît magnifique. Je comprends que Nîmes, pour sa Féria, se transforme en une fille de mauvais goût que son naturel rendrait sexy et séduisante. Car la Fiesta est une institution et ici, pour elle, on ne fait jamais les choses à moitié: elle est à la fois un droit et presque un devoir pour tous. Elle est une partie du patrimoine comme le sont ces pierres taillées, la corrida, et même ces devantures de commerces fermés "pour cause de Féria". Le peuple investit la rue en faisant fi de ses soucis quotidiens, des coups durs, des obstacles et des méandres sinueux des existences. Le peuple reprend possession de la ville qui s'abandonne à lui. Et comme à un enfant gâté, elle lui permet tout, charnellement, durant quelques poignées de jours. Cela se ressent partout à chaque coin de ruelle, sous chaque porche, sur les placettes et jusque dans ces tentures peintes, suspendues en travers des allées. La fête contamine Nîmes. C'est l'évidence, même pour moi, qui débarque ici comme un intrus...". Roman hors des normes, intimiste et introspectif. Un coup d'épée dans l'azur plonge au coeur d'une des plus grandes fiesta du monde en dénonçant notre oubli collectif de la force et la beauté de l'existence humaine. Le récit, construit comme une lidia tauromachique, est un hymne paradoxal à l'individualité, à l'acceptation du risque et au bonheur de vivre.