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Comment fut déclarée la Guerre de 1914

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15,00 € l'unité Fabricant: Poincaré raymondPoincaré raymond

Spécifications

Poincaré raymond
160
21
15
Broché
XIX
9782750432669

L'après-midi du dimanche 28 juin, c'était le Grand Prix de Long-champ. Mme Poincaré et moi, nous devions, suivant l'usage, aller le voir courir. Nous sommes partis par un temps splendide, avec l'équipage à la daumont, et dans les allées du Bois se pressait sur notre passage une foule insouciante et joyeuse. On ne dira jamais assez les services que rend le soleil à la popularité des chefs d'État. Nous avons trouvé, dans la tribune présidentielle, les présidents des Chambres et le corps diplomatique. Un buffet était dressé à l'intention de nos hôtes. La pureté du ciel, l'affluence des spectateurs, l'élégance des toilettes, la beauté du champ de courses dans son immense cadre de verdure, tout nous annonçait une après-midi charmante.
Je suivais d'un regard un peu distrait le galop des chevaux, lorsqu'un télégramme de l'agence Havas nous a été communiqué et a jeté la consternation parmi nous. Il y était annoncé que, dans une visite à Serajevo, l'archiduc héritier d'Autriche, François-Ferdinand, et sa femme morganatique, la duchesse de Hohenberg, avaient été mortellement frappés. Deux attentats successifs avaient été commis, le premier, disait-on, par un ouvrier typographe de race serbe, mais sujet autrichien, le nommé Kabrinovitch, qui avait lancé une grenade à main, mais n'avait atteint que des passants ; le second, par un étudiant, nommé Prinzip, également sujet autrichien, qui avait tiré plusieurs coups de browning, presque à
bout portant, sur l'archiduc et sur la duchesse de Hohenberg et qui avait blessé celui-là à la tête et celle-ci au ventre. Tous deux, transportés au Konak, étaient morts quelques minutes après.
RAYMOND POINCARÉ