En 1849, l'auteur de cet Essai, après avoir réuni divers documents sur les Lanternistes, lut à l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, un opuscule qui fut inséré, la même année, dans les Mémoires de cette compagnie. Depuis cette époque l'auteur, ayant continué ses recherches, a rassemblé de nombreux détails biographiques et littéraires qui ne sont peut-être pas sans intérêt. Encouragé par quelques amis, et profitant des loisirs d'une longue convalescence, il s'est décidé à refondre son premier mémoire, à joindre, au résultat de ses nouvelles investigations, les notes anciennement recueillies, qui n'avaient pu trouver place dans une lecture académique, et il a complété ainsi, autant qu'il l'a pu, le tableau des vicissitudes et des luttes qu'eurent à subir, pendant près d'un siècle, les précurseurs de l'Académie des Sciences de Toulouse. (Août 1858).
"Les assemblées avaient lieu une fois par semaine, et, comme si les membres qui les avaient composaient avaient voulu dérober au public le secret de leurs travaux, ils s'y rendaient le soir, sans suite et sans équipage, obligés, le plus souvent, par le mauvais état et l'obscurité des rues, de s'éclairer eux-mêmes d'une petite lanterne. Telle est l'origine du nom assez bizarre de Lanternistes sous lequel ils furent bientôt désignés et qui leur est resté. Comme les académiciens d'Italie, ils eurent le bon esprit, non-seulement de ne pas se révolter contre cette dénomination plaisante, mais encore de faire, en quelque sorte, de l'emblème burlesque sous lequel on les désignait, les armes parlantes de leur institution.