Marc-Antoine Charrier, notaire royal à Nasbinals, né le 21 juillet 1755, avait été élu député du Tiers-Etat, pour le Gévaudan. Membre de la Constituante, il fit partie du groupe de l'extrême-droite. C'est dire assez combien grand était son dévoueraient à la cause du roi. Quand cette assemblée eut terminé son oeuvre et interdit, par un dernier décret, à tous les membres de faire partie de celle qui devait lui succéder, Charrier dut revenir dans ses montagnes. Il raconte à ses concitoyens les excès de toute sorte commis par les révolutionnaires a Versailles, comme à Paris, dont il a été le témoin attristé. Il fait connaitre les sinistres projets, qui s'élaborent dans les Clubs de la Capitale contre la religion et contre le roi, pour le malheur du pays. Si on ne veut pas avoir à subir les injustes et cruelles vexations qui menacent tout le peuple, il n'y a pas à hésiter, il faut être en mesure de se défendre. Les paroles de Charrier ont enflammé les montagnards. Ils ne demandent qu'à le suivre. Dès ce mois d'octobre 1791, on réunit toutes les armes qui peuvent se trouver dans le pays: fusils de chasse, sabres, piques, etc. On en forge de nouvelles. On fait arriver de Marvejols de la poudre et d'autres munitions, et, sous la direction de Charrier, les hommes de Nasbinals s'exercent au métier des armes.