Léon Ménard, fils de Louis. Ménard, conseiller au Présidial de Nîmes, et d'Anne Chalamont, naquit à Tarascon le 11septembre 1703. Après ses premières études, qu'il fit au collège des Jésuites de Lyon , il prit des degrés en Droit dans l'Université de Toulouse et alla s'établir à .Nîmes, où il exerça la même charge que son père. Sa probité et ses lumières lui acquirent l'estime publique. Sa fidélité à remplir les fonctions de la judicature n'étouffa pas le goût des Lettres, qui lui mérita une place dans l’Académie de Marseille. En 1744, député par la Magistrature de Nîmes, il vint à Paris, où il demeura cinq mois. Ce séjour lui donna le temps de connaitre combien l'étude trouvait de secours dans cette grande ville, et ce qu'il y avait de différence entre les sources répandues dans les provinces et ce vaste océan de littérature, ainsi que de vertus et de vices: De retour à Nîmes, il ne songea plus qu'à recueillir les matériaux de l'Histoire de cette ville, qu'il avait entreprise, et revint à Paris à la fin de 1747, pour achever ce grand ouvrage. La mort de M. Fréret lui ouvrit, deux ans après, l'entrée de notre Compagnie. Assidu à nos assemblées, il écoutait beaucoup, parlait peu ; mais persuadé que les présents qu'il faisait au public ne l'exemptaient pas du tribut qu'il devait à l'Académie, il fut exact à le payer, par ses recherches sur plusieurs points d'Histoire, de Critique, de Géographie. Le succès de son Histoire de Nîmes porta les magistrats d'Avignon à le choisir pour composer celle de leur ville. Il partit de Paris au mois d'octobre 1762, et passa deux ans à ramasser les instructions qui lui étaient nécessaires. Il se rendit ensuite à Nîmes, dans le dessein de les rédiger et d'exécuter le plan qu'il s'était formé. Sa longue absence n'avait pas fait oublier les services qu'il avait rendus à la ville en qualité de juge. Le Présidial, dont il était devenu le sous-doyen, le revit avec joie; on le pressa d'en partager les Occupations. Il ne puise refuser aux désirs de ses concitoyens, et ne passa point de jour sans se trouver aux audiences. Enfin, le temps que le Roi lui avait accordé pour s'absenter de l'Académie étant expiré, il revint à Paris au: mois d'août 1766. Une langueur qui le consumait ne l'empêcha pas d'assister à nos séances avec la même assiduité qu'auparavant. Il -nous lut encore plusieurs Mémoires.. Sa santé s'altérant de plus en plus, sans qu'il en fit aucune plainte, même à ses amis, ses forces l'abandonnèrent plutôt que le courage ; il ne garda- le lit que trois jours, et mourut le 1er d'octobre de l'année dernière.