Depuis Pau, un après-midi, pour rien, par curiosité et parce que l'excursion s'impose, Philippe et moi, nous sommes descendus à la gare de Lourdes. Heureusement, il n'y avait aucun pèlerinage. Des quais vides, et des vides encore, à la sortie, les tramways, les fiacres, les innombrables omnibus d'hôtel (de Marie et de Jésus, de Saint-Michel, du Rosaire, du Sacré-Coeur). Devant nous se développait un décor âpre et doux de grandes montagnes nues, où chantent faux quelques maisons improvisées dans le style bain de mer. A la première impression, Lourdes semble une ville d'eaux, mais avec cette nuance que c'est une ville d'eau bénite. Je note chez les cochers qui nous sollicitent une sorte de politesse ecclésiastique.