prAvant Giono, Mistral avait été sensible au cosmopolitisme : "La houle des siècles... en vain mêlent les peuples, effacent leurs frontières / la terre maternelle, la naturelle / nourrit toujours ses fils". Car cette terre a su de tout temps assimiler ceux qui venaient d'ailleurs et a fait de la diversité de son peuplement une pièce maîtresse de son identité.
Ces apports extérieurs ne détruisent pas pour autant les saveurs typiques du terroir : thym, laurier, romarin, fenouil, ail, les filets d'anchois ou la cébette embaument toujours
les salades de l'été, la bagna cauda ou l'aïoli et les desserts, comme la pompe à huile ou les brassadeus, trouvent toujours des palais gourmands pour s'en délecter. Ce mouvement d'ouverture n'a cessé de se poursuivre et depuis quelques décennies, la palette culinaire provençale s'est puissamment enrichie de sapidités exotiques. Voilà pourquoi on fait appel aux graines de chia, au piri-piri, à la patate douce, au yuzu dans certaines recettes.